1. |
Les poupées de chiffon
05:05
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La ballerine se pique
A une aiguille trop petite
Trop petite pour elle
Une étoile est tombée du ciel
Tombée de haut ; tombée si bas
S’écrase sur le gravas
Où sont-elles passées à présent
Ses poupées de chiffon
Celles qui croupirent dans la misère
Et qui bouffèrent la poussière
À l’heure où les aiguilles
Sont ses supplices
Les pendules qui vont et viennent
Dans sa boîte crânienne
Délicieuses, délicates
Si précieuses
Sont ces secondes qui défilent
Et qui déferlent dans ma tête
Comme une bouillie de ma vie
C’est dans cette boîte que je m’embête
Et, qu’épuisé je m’assoupie
Quand la nuit hurle et crie
«Je n’ai pas envie de dormir»
De grain à grain de sable
Le sablier s’épuise
Comme la neige a neigé
Entre ses doigts
Les flocons fondent
Ma tête n’est qu’un
Jardin de givre et cetera
Se suivent les murmures comme
J’ai hâte à l’été
Et moi j’essuie mes délires
Tout seul dans tes bras
Je ne crois pas qu’on puisse
Comprendre pourquoi
Je suis là avec mes poupées de chiffon
Qui se déchirent les coutures
Demain matin c’est promis
Motus et bouche cousue
Mais en attendant je crache à la figure
De tout les dieux de ce monde insensé
Qui se veulent miséricordieux
Qui pardonneront de toutes manières
Mes blasphèmes ; mes insipides manières
Qui pardonneront de toutes manières
Mes histoires et ta Blanche Neige
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2. |
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Je bois à en perdre la raison
Il paraît que les bons mots sont au fond
Des verres qui pèsent mots pour maux pour moi
Et je le jure ; que je les trouverai
Les mots qui se cachent au fond des tonneaux
Fluide et volubile je boirai
Tout ce qui colle et tache le palet
‘Paraît que ça se cache
Sur le bout de la langue
Je jure que je les trouverai
Les mots de fond de verre
Si ce n’est pas au fond de celui-ci
Ce sera au fond d’un autre
Ce soir ma nuit est blanche
Et j’ai la tête qui flanche – Si
Mes nuits savaient être des toiles
Je ferais quelque chose de beau
Quelque chose à l’image de la folie
Et j’en boirai de toutes les couleurs
Des rouges, des noires, des dorées
Myriade d’étoiles et poussières de fées
Ça y est les étoiles dansent dans mes verres
Mes verres plein de poésie
Comme moi je suis plein de bière
J’en imbibe mes vers aussi
Et je vous parie mon âme
Qui ne vaut pas trois sous
Que, même si on me tire les vers des trous
Qu’avec mes histoires à boire debout
Au comptoir, on y verra que de la broue
Je jure que je les trouverai
Les mots de fond de verre
Si ce n’est pas au fond de celui-ci
Ce sera au fond d’un autre
Et qu’importe si je bois
Mes abus, mes aveux, mes émois
Que mes verres coulent déluge
Ou qu’ils soient
Aussi secs que l’imagination
De celui qui a déjà tout vu
Je m’entête et m’obstine
À décrocher la lune
Mille fois cent fois
Même si je m’en casse la prune
Pour dépeindre ce sourire d’édenté
Mordre dans la vie à en perdre des dents
C’est prodigieux, fabuleux, merveilleux
Abracadabra, du flafla ; poudre aux yeux
C’est de la magie, du génie ; encore mieux
Encore mieux ; encore mieux qu’être deux
Je jure que je les trouverai
Les mots de fond de verre
Si ce n’est pas au fond de celui-ci
Ce sera au fond d’un autre
Je jure que je les trouverai
Les mots de fond de verre
Je sens déjà que je parle mieux
Je le jure, je toucherai le fond
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3. |
Question de posologie
03:36
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Refrain:
Qu'est-ce tu vas chercher; Qu'est-ce tu veux de mieux
Un peu d'sincérité dans tes yeux
Quand tu dis; Quand tu dis
Que la vie ça te suffit
A quarante heures/semaine
Et que tu traînes tes semelles
De gauche à droite et de droite à gauche
Comme tes idéaux d'enfance
Qui te reviennent de temps en temps
(Refrain)
Les quatre pneus dans l'trafic
La tête emmitouflé
'Faut bosser; 'faut bosser pour rembourser
La marge de crédit ou l'hypothèque
La voiture, la télé, les enfants avec
(Refrain)
Trois fois par jour une clope au bec
un café; un café et un cul sec
'Faut peaufiner le dosage
'Faut se faire à l'usage
(Refrain)
Et n'oubliez pas ...
Théïne, nicotine, THC (pour relaxer)
Caféïne, panax (pour repartir du bon pied)
Viagra, plan B, Métadone, Valium
Merci et revenez nous voir !
Qu'est-ce tu vas chercher; qu'est-ce tu veux de mieux
Un peu de sincérité dans tes yeux
Quand tu dis; quand tu dis que la vie
Ce n'est qu'une question de posologie
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4. |
Qui vive
00:44
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Johnny Slapper : Contrebasse
Félix Imbault : Drum
Aurélien Tomasi : sax soprano
D'jef : Guitare
Musique : D'jef & Aurélien Tomasi
Enregistrement, mixage & matrissage : Pi S. Cutler
Réalisation : Pi S. Cutler, Aurélien Tomasi & D'jef
Production : Gabrielle Gasse & D'jef
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5. |
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Viens t'en on s'en va à Montréal
Pour voir ce qui s'fait d'bon là bas
Tenter not' chance; not' bonne étoile
Voir ce qui va nous tomber din bras
Aller! Viens t'en on met les voiles
Quitte à s'en péter les dents
Sur notre bonne étoile
On ira loin; plus loin qu'ici
J’irai crever au bout de mes illusions
Et j'irai danser sur la tombe des vôtres
Et, profiter de chaque bout de bonheur
Qui se laisse traîner sur nos chemins
Par les temps qui courent; le temps qui va
Que tu n'rattraperas pas
Toutes les ambitions
Que t'arriveras jamais à la cheville
Tout l'monde qui cracheront sur toi
Et sur qui tu cracheras aussi
Ces fois où tout le monde y sera
Et où tu te sentiras seul
Toutes ces filles au cœur si tendre
Que tu ne connaîtras jamais
Les déceptions qui s'entasseront
Au chevet de ton lit chaque soir si vide
Viens t'en on s'en va à Montréal
Pour voir ce qui s'fait d'bon là bas
Tenter not' chance; not' bonne étoile
Voir ce qui va nous tomber din bras
Aller! Viens t'en on met les voiles
Quitte à s'en péter les dents
Sur notre bonne étoile
On ira loin... plus loin qu'ici...
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6. |
La fissure
04:26
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Il y a comme une fissure
Mais c'est dur à dire; Tout mes
Pensés mes dires y fuient
Je n'ai que le goût de rire
Mes coups d'ailes sont ridicules
Je n'ai peur que du recule
Et il est vrai que j'aime bien traîner
Avec les crottés des quartiers
Je ne sais pas m'arrêter
Partout où je me traîne les pieds
Je suis si maladroit avec
Ce que vous appeler "rester"
La guerre fait rage
Et je ne sais trop quoi faire; Alors
Je ne fais rien; Je n'ai pas
L'étoffe d'un sage
On a beau être con
ça n'empêche pas d'être beau
On a beau être riche
ça n'empêche pas d'être con
Tant de raison de rire
Pourquoi 'pas rire d'la raison
Allez! montre moi ton sourire
J'te chanterai une chanson
"Peuple à genoux, attend ta délivrance"
Pendant que les gouvernements
Dorment à poings serrés
Sur des maux d'ordre et d'or noir
Dont il 'faut pas trop parler
On sera heureux comme pas deux
Je te le jure sur Dieu
Sinon que le Diable l'emporte
Demain, on fera mieux
La guerre fait rage
Et je ne sais trop quoi faire
Alors je ne fais rien; Je n'ai pas
L'étoffe d'un sage
Entre rêves de gamin
Et le Terre qui tourne
Il y a des mots qui meurent
Comme meurent les hommes
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7. |
Rose des vents
06:53
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Je dois briser les routines
Qui me rattachent à ces murs
ça balbute dans ma tête
Et ma gueule fait le mur
Je veux voir les voûtes du monde
Les piliers du ciel
Je dois partir sans aucune amarres
M'appellent: plaines, villes et vallées
Il faut partir; il faut fleurir; il faut éclore
Allez viens ma fleur
Passer la main au lendemain
Voler plus loin qu'un oiseau
Flirter avec le meilleur et le pire
Que savons nous après tout
Est-ce que la Terre
Est belle et bien ronde
Qui sont ces gens
A l'autre bout de monde
Je veux me faire en histoire
Conter mes blancs et mes noirs
Mes blancs et mes noirs et mes blancs de mémoires
Ce soir je bois
A la santé du monde
Et il est mal en point
Alors on a pas fini de boire....
J'ai faim de vivre; je veux partir
M'abreuvant de ma musique
Et c'est comme ça; je n'y peux rien
Je n'ai pas honte de vivre
Là bas au loin il y a des montagnes
Grosses comme tes yeux
Quand tu regarde le monde
Je veux boire la rosée du matin
Pour désaltérer ma liberté
Je danserai la belle étoile
Sous la voûte étoilée
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8. |
Le commun des mortels
05:51
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Avec ta robe à crinoline
Le nez dans la gazoline
On ira cueillir des étoiles
Sans doute qui en aura pour deux
Cueillir des chrysanthèmes
Pis r’garder passer les trains
C’est pt-être pas grand’ chose
Mais ‘paraît que c’est ce qu’on fait de mieux
‘Paraît qu’y a pas de sot métier
Mais qu’on nous prend tous pour des cons
À force de s’refaire la face
À l’image des fous
Se quémander une place au ciel
Espérer en avoir pour notre argent
Se laver la langue à la javel
Au lieu de vivre sa java
Y’en a qui naissent avec dans la bouche
Une cuillère d’argent
D’autres, l’aiguille au bras
Font chauffer des cuillères
J’ai jamais bien compris pourquoi
Pis si tu veux mon avis
Même Dieu en sait rien
Même Dieu en sait rien
Pis c’est pt’être mieux comme ça
En fait je crois qu’il se moque
De nos sept péchés capitaux
À l’image de nos loques
Et du capital qui monte en flèche
Sur la contrebande de nos idéaux
Avec ta robe à crinoline
Le bidon de gazoline
On ira danser sur le monde
Mettre le feu à l’État
Porter des chrysanthèmes
Aux âmes mortes pour lui
En esquissant bien sûr
Des «J’te lavais dit»
Nous ne toucherons jamais le ciel
Pauvres de nous ; le commun des mortels
Même mon ange gardien s’en est brûlé les ailes
À force de blasphémer,
Ben j’ai la gueule qui me chauffe
Il faut que je boive quelque chose
Avant que je vire morose
À force de blasphémer,
Ben j’ai la gueule qui me chauffe
Y faut que je boive quelque chose
Avant que je vire morose
‘Faque j’fini en m’disant
Qu’y a des coups de pied au cul qui se perdent
Pis j’remet mes grands airs dans mes p’tits souliers
Y’en a qui naissent avec dans la bouche
Une cuillère d’argent
D’autre l’aiguille au bras
Font chauffer des cuillères
J’ai jamais bien compris pourquoi
Pis des fois je pense, ô ma muse
Que si Dieu existe ‘faut qu’y’ aille
Une bonne excuse
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9. |
Scarabée
02:15
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10. |
Tour de Babel
06:13
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Il n’y a rien de nouveau sur terre
Rien qui ne valle la peine de remuer ciel et mer
Les cons souffrent toujours de connerie
Et quoi qu’on en dise les génies aussi
On se prostitue pour une poignée de promesses
Qu’on ne se rappelle même plus à qui on a vendu nos fesses
On n’arrête toujours pas le progrès,
Mais il serait peut-être temps
Notre chair est trop tendre à ceux qui crèvent dans les champs
Ce n’est pas drôle, mais je m’en fends la gueule de temps en temps
C’est une tour de Babel
Un vrai Capharnaüm
C’est un monde déchiré et rapiécé
Des points de sutures en barbelés
On a de très bons remèdes pour les dépressions nerveuses
De la bonne conscience par intraveineuse
C’est une tour de Babel
Un vrai Capharnaüm
Et tous ces maux de tête que tu te tapes
Face à l’indécence et l’hypocrisie
Tous ces bureaucrates et ces chiens à cravates
Qui te gavent de leur salade
On bouffe nos émotions sur le dos du tiers monde
Et moi comme un dément je m’en pète la rate
Notre chair est trop tendre à ceux qui crèvent dans les champs
Ce n’est pas drôle, mais je m’en fends la gueule de temps en temps
C’est une tour de Babel
Un vrai Capharnaüm
Mais tu as déjà tout dis et t’affaisses sur le comptoir
Tu pleurs et tu balbuties; tu baves et choies
Et dans tes délires ; tes frousses, tu vois – tu n’es plus si loin
De la folie
Alors, puisque tu sais qu’elle n’est pas loin du génie ;
Alors tu creuses, et tu creuses
Et tu te laisses planer sur des airs de guitare
Alors, tu pousses la chansonnette, mais peut-être un peu trop loin
En espérant que cet air te réchauffe le cœur
En espérant que cet air te mène jusqu’à l’été prochain
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11. |
Le temps
05:12
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Le temps parfois trop long
Le temps parfois trop court
Le temps d’un adieu
Le temps d’un amour
Parfois, le temps semble te glisser des doigts
Parfois, le temps semble se moquer de toi
Nous sommes de sang et de chair
Pas de sable, ni de verre
Mais le temps se rit de nous
Il a toujours une longueur d’avance
Il nous fait courir à quitte ou double
Et histoire de tenter notre chance
On accepte et il nous double
À l’heure où les aiguilles sont tes supplices
T’aimerais pourtant garder la cadence
Mais parfois il n’y a rien de mieux à faire
Que de sourire et se taire
Des « temps en temps»
Des «Chaque chose en son temps»
Je m’en moque ; j’en fais pratiquement autant
À temps plein ; à temps perdu
Tuons le temps avant que le temps nous tue
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